samedi 10 novembre 2012

Flipped classroom ou classe inversée

       Dès 1990, le Dr Eric Mazur, professeur de Physique à l’Université d’Harvard, faisait des recherches sur ce type d’apprentissage. C'est en analysant sa propre expérience d’enseignant d’Université qu’il en était  venu à se poser des questions sur l’efficience de sa pratique pédagogique et plus particulièrement des cours en amphithéâtre, les biens nommées « lectures » qui étaient de coutume en milieu universitaire. Comment ses étudiants apprenaient-ils ? Où apprenaient-ils ? Qu’apprenaient-ils ?
      Il réalisa que sa pratique était axée sur la transmission de contenus, s’appuyant sur des ressources essentiellement textuelles, sans interaction dans l’amphithéâtre entre lui et son public d’étudiants. Ces derniers apprenaient en dehors de l’amphithéâtre essentiellement  pour réussir  leurs examens mais étaient très souvent incapables de réinvestir leur savoir dans une situation différente. Comme il le dira plus tard dans sa très intéressante et très longue conférence au BLC11 (Building Learning Communities) à Boston en 2011 : « You can forget the contents, you will not forget what you have understood ».
      Partant de ce constat, il imagine une inversion (flipped) dans le  processus. Et  grâce à l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication, il place la première partie  de transmission des contenus de son cours à distance et l’assimilation des ces informations en présentiel « lecture at home and homework in class ».

     Marcel Lebrun, docteur en sciences et professeur en technologie de l'éducation à l'Université de Louvain  a expérimenté, avec ses étudiants, ce principe de classe inversée en utilisant une plateforme LMS qui lui permet de mettre à distance son cours médiatisé et de collecter, via un forum, les commentaires, les avis  de ses étudiants qui lui permettront de bâtir  le scénario de son intervention en présentiel. Il situe son dispositif d’e-learning dans une double hybridation présence-distance mais également enseigner-apprendre.
 
 
    Pour finir, l’approche que fait Christian Drouin, professeur de chimie au Collège de Maisonneuve (Montréal),  de la « flipped classroom », mérite que l’on s’y attarde. Il reprend le principe de la classe inversée en proposant  aussi une inversion du rapport temps consacré à chacune des phases transmission- assimilation. L’idéal, selon lui, serait de passer 90% à 10% pour le temps consacré à la transmission et de 10% à 90% pour  le temps d’assimilation.  

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